Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Compte rendu des visites et échanges
19 mars 2013

Visite au Cube Concept Store...

 

 

titre-compte-rendu-CUBE

Audrey-Leveque

Audrey Levêque, créatrice du Cube Concept Store, ouvre les portes de sa boutique pour échanger avec le public sur les différentes facettes de son expérience d’entrepreneure. Filleule dans le programme de marrainage d’Initiatives Plurielles, elle est accompagnée de Guillemette Flipo, sa marraine, qui a crée 3, 4 jour, une agence de tourisme et événementiel. Près de 25 femmes assistent à la visite.

 

LA VIDEO

 

LE PARCOURS D’AUDREY LEVEQUE,

CREATRICE DU CUBE CONCEPT STORE

 

Le CUBE, c’est quoi ?

Un Concept store Urbain pour les Bébés et les Enfants. Mon entreprise c’est un concept, ce n’est pas juste une boutique. J’ai cumulé les mandats ! Il y a la partie boutique qui comporte un pôle créateur. J’héberge ici un peu plus de 50 créateurs indépendants. Il y a une partie de produits normés, ce que les créateurs ne savent pas faire : produits en matière spécifique comme les biberons, la vaisselle, etc. La deuxième partie du Cube se compose de deux salles d’atelier. Dans ces deux salles, on propose tout au long de la semaine, avec des intervenants extérieurs, des ateliers à destination des futures mamans et des bébés ou des jeunes enfants.

 

L’émergence du projet
Lorsque j’ai eu mon premier enfant, je me suis dit qu’il était temps de me pauser et de faire des choix. Je me suis demandé comment je voyais mon avenir, si je voulais rester dans une structure salariale ou pas. Auparavant j’étais agent immobilier en tant que salariée. J’avais un poste très traditionnel avec un patron, etc. Il y a eu une période d’incertitude, de questionnements, de peur aussi. Une première année, une deuxième, une troisième. Un congé parental qui a duré longtemps. Pendant ce temps je me suis rapproché d’Initiatives Plurielles, ce qui m’a permis d’être guidée, de commencer à trouver des pistes pour mon projet.

 

Les motivations : pourquoi créer son entreprise ?
Mes motivations ont été multiples. J’avais envie d’avoir une indépendance au niveau de mes choix. Quand on est son propre patron, on décide. Ca permet d’être plus en adéquation avec moi même. On se retrouve, on avance comme on a envie d’avancer, on rencontre des embuches, ce n’est pas toujours évident, mais on se rapproche de ce qu’on est vraiment.

 

Trouver un palliatif au manque d’entourage entrepreneurial
J’ai fait des études commerciales mais mes parents ne sont pas des entrepreneurs, je suis issue d’une famille traditionnelle. Dans mon entourage, il n’y avait pas de femmes cheffe d’entreprise. Donc je n’avais pas de miroir, je ne pouvais pas me dire : tiens, ça ressemble à ça. Je n’avais que des hommes autour de moi et force est de constater que nous n’avons pas la même façon de penser. Je me suis vite rendue compte qu’ils ne pourraient pas répondre à mes questions plus personnelles, d’où l’intérêt d’avoir une femme entrepreneure en face de soi.

 

Dépasser ses hésitations au contact d’autres créatrices
J’ai bénéficié du soutien d’Initiatives Plurielles. Je les ai rencontrés pour la première fois au Salon Créer, à Lille Grand Palais et je me suis dit « pourquoi pas ? » J’ai rencontré d’autres entrepreneures et je me suis rendue compte qu’au final, elles étaient comme moi. Elles avaient une vie de famille, des problèmes, des joies. Donc ça me fait plaisir de vous recevoir pour vous montrer également l’autre côté et vous dire comment moi j’ai vécu l’expérience de la création.

 

Se faire accompagner, conseiller pour mieux avancer

J’ai fait quelques formations au sein d’Initiatives Plurielles, j’ai participé à des ateliers sur la confiance en soi, sur le e-commerce. Et on m’a proposé le marrainage. J’ai eu une opportunité extraordinaire de pouvoir bénéficier de ce suivi même après la création. Parallèlement, j’ai eu d’autres aides plutôt financières cette fois. J’ai eu un prêt d’honneur de la part de VNEI. Ensuite il y a des dispositifs comme le prêt NACRE dont j’ai pu bénéficier également en complémentarité de mon prêt bancaire. Aujourd’hui, je continue d’être suivie par Initiatives Plurielles et ma relation avec Guillemette, ma marraine, m’aide à progresser.

 

Gestion du temps familial et professionnel
Le but de la création d’entreprise c’était aussi de pouvoir passer du temps avec mes enfants. Moi j’en ai trois. Mon aînée a 16 ans et ma dernière a bientôt 4 ans. Je n’arrive pas forcément toujours à bien concilier les choses mais tout s’imbrique plus ou moins. La seule règle que je me suis fixée : quand je suis au travail, j’y suis à 100%. Quand je suis avec mes enfants, c’est pareil. C’est un choix. Grace à cela mes enfants ne le vivent pas mal parce qu’ils n’ont pas ressenti de manque. Le soir à la maison je ne suis plus cheffe d’entreprise. Je le redeviens quand le dernier est couché ! Je remets parfois ma casquette pour devenir gestionnaire ou comptable.

 

Adapter ses horaires et ajuster son temps
Je me suis amusée à calculer le temps de travail et je me suis dit que je ne dormais pas beaucoup ! Cela dit, je pense que je ne dors pas moins qu’une autre maman qui gère sa famille et son travail. Il n’y a pas beaucoup de différence. J’ai fait un choix par rapport aux heures d’ouverture de la boutique. J’ouvre le matin à 10h et je ferme à 18h. C’est une volonté de ne pas ouvrir le samedi après-midi, c’est important pour pouvoir garder un équilibre. Je ne voulais pas négocier sur ce point là. Mes clients savent que je suis mère de famille. Ils le comprennent, ils acceptent. Il n’y a que le vendredi que j’ouvre jusqu’à 19h.

 

Des stéréotypes à l’encontre des femmes qui persistent…
Quand j’ai crée mon entreprise j’ai dû démarcher des banques. J’ai été reçu par une femme directrice d’agence de banque, qui ne s’occupe que de professionnels donc qui a des responsabilités, qui ne doit pas être très souvent chez elle. Elle m’a demandé : « mais comment allez-vous faire pour travailler et en parallèle vous occupez de vos enfants ? Vous savez, tenir un commerce, c’est finir à 18 ou 19h le soir. » Je ne m’attendais pas à ça. Elle voulait sûrement que je lui dise qu’au fond ce projet n’était pas pour moi et j’ai préféré aller voir son voisin d’en face, son concurrent, qui lui, comprenait très bien malgré le fait que ce soit un homme.

 

Faire avancer les mentalités par l’exemple
Il faut que les mentalités avancent. Plus il y aura de femmes entrepreneures et moins il y aura de difficultés pour les femmes qui choisissent cette voie. On a parfois l’impression que, quand on est une femme, fatalement il faut avoir un peu plus de répartie ou un peu plus de force pour passer certaines portes. Plusieurs fois je me suis remise en question mais non, la société est comme ça aujourd’hui. Mais si on se donne les moyens on peut y arriver.

 

LE PARCOURS DE GUILLEMETTE FLIPO,

CREATRICE DE L’AGENCE 3, 4 JOURS ET

MARRAINE D’AUDREY

 

3, 4 jour, c’est quoi ?
J’ai crée il y a bientôt six ans une agence de tourisme et événementiel qui s’appelle 3, 4 jours. Il s’agit d’organiser tout ce qui est séminaire, convention, congrès, soirées d’entreprise. J’organise donc tout ce qui est événements d’entreprise et plus généralement événements pour des groupes en tant qu’événementiel ou voyage puisque j’ai la licence d’agence de voyage.

 

Savoir prendre en compte la réalité économique pour avancer

Au moment où j’ai crée il y a six ans, je n’étais pas vraiment dans cette idée là. Je voulais organiser des séjours de 3, 4 jours à la fois pour des individuels et des petits groupes. Très souvent on part avec une idée un peu irréaliste. Quand j’ai crée, je pensais que le concept était viable tel quel, mais en fait non. C’est ça aussi être chef d’entreprise : avoir l’esprit d’analyse par rapport à sa propre activité et être réactive. Il ne faut surtout pas rester dans sa ligne en se disant : je vais y arriver quoiqu’il arrive. Aujourd’hui, l’activité a beaucoup évolué, elle d’adresse essentiellement à des entreprises même si les séminaires maintenant c’est plutôt un jour ou deux.

 

Etre accompagné dans le murissement de son projet
Moi aussi j’ai été accompagnée par une structure à la création d’entreprise, pas par Initiatives Plurielles parce que je ne les ai rencontré qu’après. J’avoue qu’avec le recul, je me dis que c’est dommage. La structure qui m’a formée à la création d’entreprise, j’en suis satisfaite mais malheureusement je n’ai pas bénéficié de la partie suivi. Il faut savoir se laisser le temps, prendre du recul pour discuter de son projet. Dans ce cadre, se faire accompagner par une structure, c’est pour moi essentiel. Ca permet d’appréhender tous les aspects du métier de chef d’entreprise.

 

Le marrainage, de la pertinence d’être suivie après la création
Une fois que le projet est lancé, on se dit que c’est bon mais ce n’est pas si facile. Il est donc important d’avoir un suivi à ce moment là. Moi je suivais ce que faisait Initiatives Plurielles, je suis allée dans plusieurs manifestations qu’ils organisaient et je trouvais que le réseau était sympa. J’ai bien aimé le côté « entre femmes » qui permet de partager des expériences. Et un jour Fatiha m’a appelé et m’a demandé de participer au marrainage. J’ai dit oui tout de suite.

 

Le rôle de la marraine
Marraine et filleule n’ont pas la même activité donc on n’a pas ce côté compétition, du coup on a un regard complètement extérieur, complètement neuf. On est amené à échanger sur la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle et sur toutes les autres problématiques de cheffe d’entreprise. C’est tout simplement un regard extérieur. C’est ce qu’on apporte : un regard de candide sur l’activité de l’autre. Quand on a le nez dans le guidon, on ne voit pas des choses qui sont évidentes, et à un moment quelqu’un en face met en évidence tel ou tel point et on se dit qu’effectivement, on n’y avait pas pensé.

 

Le réseau, un élément essentiel pour rompre la solitude
Moi j’ai un peu souffert de cette solitude de chef d’entreprise. On est seule. Pour moi, le réseau c’est essentiel. Je fais partie d’une famille d’entrepreneurs. Mon père et mon frère sont chefs d’entreprise, c’est le cas aussi de la majorité de mes amis. Et je me suis investie dans un autre réseau, un réseau de femmes cheffes d’entreprise. Je pense que quand on crée en tant que femme, il faut faire preuve d’un peu plus de conviction, de persuasion concernant son activité parce qu’on rencontre des barrières supplémentaires. C’est aussi pour ça que les femmes mettent plus de temps à se lancer : elles réfléchissent plus.

 

les-echanges-avec-un-public

 

 

question-1

Audrey Levêque – Nous les femmes, nous créons souvent des activités qui découlent d’une passion, de quelque chose qu’on aime profondément. On va essayer de tendre vers ça. Alors qu’un homme va créer dans ce qui marche en ce moment. Sans pour autant s’y connaître dans ce domaine.

Fatiha Legzouli, codirectrice d’Initiatives Plurielles – Lors d’un atelier sur la motivation, nous nous apercevons que les motivations à la création d’entreprise sont différentes de celles des hommes. Elles nous parlent souvent de retrouver du sens, de créer dans un métier/passion ou de créer son propre emploi dans un métier qu’elles ne trouvent pas dans le salariat classique. La volonté de concilier sa vie professionnelle à sa vie familiale revient aussi souvent… Rarement les femmesnous parlent d’argent, de pouvoir, de développement. Il y a tout un travail à faire sur le rapport à l’argent. Nous travaillons avec elles sur la posture face au banquier, car lui souhaite avant tout entendre parler d’argent, donc de développement économique.

 

question-2

 

 

 

 

 

 

Audrey Levêque – Moi j’ai été très soutenue par mon mari qui m’a toujours poussé. Ca n’a pas été un frein. J’ai aussi choisi un statut adéquat. Il est important de bien s’orienter à ce niveau là par rapport à ce qu’on investi, par rapport aux risques éventuels. En ce qui me concerne, c’est une EURL, responsabilité limitée, ça veut bien dire ce que ça vaut dire. Je ne perdrai pas ma maison par exemple. Il faut avoir des projets en rapport avec nos capacités.

Guillemette Flipo – C’est aussi une question de motivation. Si on est prêt à créer quelque chose, même si ça demande des moyens, on y va ! La question est réelle, il faut se la poser, il faut se demander si on est prêt à faire ça. Il y a une part de risque effectivement. Moi je suis mère célibataire, si ma boîte plante, je n’ai pas de chômage. Même après avoir passé le cap des 5 ans, j’ai toujours cette appréhension. C’est pareil pour un homme.

Audrey Levêque – De ce fait il y a plus d’implication aussi dans l’activité. En tant que salariée, on va avoir des moments où on se démotive. Malgré tout, le salaire est là. Quand on est gérante, on doit toujours garder une motivation importante d’où l’intérêt d’être dans des réseaux pour pouvoir s’y reporter quand on a un coup de mou. Il ne faut pas faire l’autruche.

 

question-3

Guillemette Flipo – Moi, je suis quelqu’un de prudent. Même lors des bonnes années, je n’ai pas trop dépensé d’argent. J’ai préféré gérer ma trésorerie. Les femmes sont plutôt prudentes dans la création d’entreprise. Après, j’ai investi pour me développer. J’ai embauché. Il y a eu une deuxième vague de crise et j’ai été contrainte de licencier. Il faut une capacité à analyser, à s’adapter à la situation. Il ne faut pas s’encrer dans ses certitudes, s’attacher à tout prix au projet initial. Il faut être flexible, souple, et même si ça part dans une autre direction, pourquoi pas ? Le tout c’est de savoir rebondir et de bien s’entourer aussi.

 

question-4

 

 

 

 

 

Guillemette Flipo – J’ai mis un an et demi. On a une idée, après il faut gérer les contraintes. Je devais obtenir la licence d’agence de voyage, ça m’a pris du temps. J’ai fait une formation à la création d’entreprise. Je ne voulais pas me lancer sans préparation.

Audrey Levêque –Il y a des délais incompressibles parce qu’il y a toute une partie administrative à régler. Entre le moment où l’idée germe et le moment où le premier client a passé la porte, je dirais qu’il y a eu entre deux et trois ans. Le moment où j’ai fait la première démarche, où je me suis dit « j’y vais », c’était au salon créer en 2011 et j’ai ouvert en mai de l’année suivante.

 

question-5

Guillemette Flipo – C’est propre à chacun. Moi j’avais dans mon entourage beaucoup de gens qui étaient créateurs eux même, donc ils me disaient « va y, fonce ! » C’est positif parce que c’est très motivant mais en même temps, on aimerait bien avoir un retour critique aussi. Moi j’ai eu trop d’optimisme autour de moi.

Audrey Levêque – En ce qui me concerne, ça a été plus mitigé. Mon conjoint est super fonceur, il est derrière moi, il m’a dit d’y aller. Les amis aussi mais je ne savais pas s’ils m’encourageaient pour me faire plaisir. Ils n’avaient pas d’expérience entrepreneuriale donc pour eux, c’était difficile de se projeter. Par contre, du côté de mes parents, il y avait beaucoup d’inquiétude. Je ne suis pas issue d’une famille d’entrepreneur. Heureusement, ils m’ont soutenu malgré tout. D’où l’intérêt
d’aller chercher un regard neutre et objectif ailleurs que dans son entourage proche.

 

question-6

 

 

 

 

 

 

Guillemette Flipo – Effectivement, il faut quand même garder une ligne directrice tout en ayant une certaine souplesse. Moi je suis plutôt artiste et créative au départ. Je suis passionnée donc quand j’ai une idée, je me dis que c’est génial et je fonce. Mais ce qui me conduit à faire des choix c’est la réalité économique. Quand on crée une entreprise, c’est pour gagner de l’argent. C’est cette réalité comptable qui permet de recadrer les choses. Il faut être efficace dans ce qu’on fait.

Fatiha Legzouli – on est constamment en mode « étude de marché ». Les projets, les idées qu’on a ne peuvent exister que si elles répondent à un besoin. Il est important de toujours réfléchir en fonction d’une clientèle potentielle.

 

question-7

Audrey Levêque - Oui, il évolue. Dans le commerce c’est assez cyclique. Forcément, les mois de fin d’année sont des mois forts et les mois de janvier et février sont des mois faibles. Je m’y étais préparé. Ce n’est pas linéaire, ça fluctue. Au démarrage, j’avais ouvert la boutique le lundi après- midi, je me suis vite rendue compte qu’il n’y avait pas beaucoup de clientèle ce jour là. Petit à petit, on voit ce que ça donne et on ajuste.

 

question-8

 

 

 

 

 

Audrey Levêque - La première année c’est difficile parce qu’il y a tous les investissements de départ à rembourser. Cela dit je pourrais me verser un salaire mais c’est un choix que je n’ai pas fait pour l’instant.

Guillemette Flipo – On est prudente ! Moi j’ai fait ça longtemps et à un moment mon expert comptable a dit « ça suffit ! Vous êtes cheffe d’entreprise alors il faut prendre un revenu ». J’ai pris un revenu au bout de deux ans.

 

question-9

Audrey Levêque - J’ai fait des études commerciales. Mais ça ne m’aide pas forcément à être cheffe d’entreprise. Je suis commerçante bien sûr, mais mon métier c’est être  cheffe d’entreprise. Je n’ai pas forcément appris pendant mes études le métier que je fais maintenant. Pour moi, le fait de ne pas avoir fait d’études de gestion n’est donc pas un frein.

 

question-10

 

 

 

 

 

Avant d’ouvrir, quand j’ai dû chercher les créateurs, ça m’a pris une année. J’ai été à leur rencontre. Comme je voulais dénicher autre chose que ce qui se faisait déjà, ça m’a pris un peu de temps. Les créateurs sont présents pour 3, 6 ou 9 mois. Au départ il a fallu les démarcher, forcément. J’étais la première à mettre en place ce système donc ils ne me connaissaient pas. Aujourd’hui, ce sont eux qui viennent me voir.

 

Public – C’est motivant de voir des personnes qui ont rencontré

des difficultés et qui ne regrettent rien malgré tout.

On voit qu’elles sont épanouies dans leur activité et ça donne envie.

C’est rassurant de voir qu’on peut passer au dessus des difficultés.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 21 043
Publicité