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Compte rendu des visites et échanges
9 août 2013

Visite de Kumquats

 

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 Kumquats, SSII développement multimédia

Catherine Verbrugge, créatrice et co-gérante de Kumquats, ouvre les portes de son entreprise pour échanger avec le public sur les différentes facettes de son expérience d’entrepreneure… Une trentaine de femmes assistent à la visite.

 

L’équipe de Kumquats

Kumquats, c’est une entreprise de développement informatique. On a crée en 2005, on était à deux, mon associé Thomas et moi-même. C’était un collègue à l’époque et on travaillait très bien ensemble. Aujourd’hui, nous sommes 6 personnes : nous avons trois développeurs, un chef de projet et Thomas et moi, nous avons la parité dans ce métier où les hommes sont encore largement majoritaires.

 

Kumquats, c’est quoi ?

Notre activité c’est la programmation informatique, nos clients ce sont des professionnels de la communication au sens large : des studios graphiques, des studios multimédias, des indépendants, etc. Nous travaillons sur toutes les problématiques multimédias : développement de sites internet, de CD rom, d’applications mobile, de bornes interactives, tout ce qui se passe au niveau de la communication sur des supports multimédias.

 

La naissance de l’idée

L’idée est née suite à une opportunité. La société dans laquelle on travaillait a déposé le bilan en raison de la bulle internet. Il y avait une conjoncture de crise. Thomas et moi, on travaillait tous les deux dans une agence de communication et on s’est rendu compte qu’il y avait un besoin dans le secteur du développement technique. Certaines agences étaient obligées de travailler avec leurs concurrents pour la partie développement ce qui créait des situations très étranges : elles travaillaient ensemble sur un projet et étaient en compétition sur un autre.

 

La création d’entreprise, une expérience valorisante

On nous a mis en garde, on nous a dit de faire attention mais nous, on y croyait et on y est allé quand même. De plus, il ne faut pas oublier que c’est une expérience professionnelle qui peut être valorisée sur un CV même si elle se solde par un dépôt de bilan. Ce n’est pas forcément un échec ! Aller voir un recruteur en lui disant qu’on connaît les problématiques d’un chef d’entreprise, c’est un plus. Ainsi, pour ne pas se mettre la pression, nous nous sommes dit que si dans 6 mois l’entreprise était toujours là, ce serait déjà une réussite.

 

Demander conseil à des structures spécialisées

Dans le Nord, beaucoup d’organismes existent pour aider les personnes qui, comme nous, souhaitent créer leur société. Nous, nous sommes partis sur l’idée qu’il fallait demander des conseils à tout le monde et faire le tri après parce que ce projet, c’était tout de même le notre. Nous sommes des professionnels dans notre métier mais le rôle d’entrepreneur, nous ne le connaissions pas. Il y a beaucoup d’organismes qui peuvent vous soutenir : la Chambre de Commerce, les Ruches, Initiatives Plurielles, les Clap, la BGE, etc. Nous avons eu la chance d’être lauréats du réseau Entreprendre Nord et nous avons bénéficié de leur accompagnement.

 

Savoir s’appuyer sur un réseau

En premier lieu, nous avons reçu de l’aide de la part de notre ancien patron. Il nous a fait bénéficier de son réseau professionnel, ça nous a bien aidés pour démarrer. En second lieu, il y avait notre propre réseau : nos amis, nos collègues, nos anciens compagnons de promo, etc. Tous les gens que nous connaissons sont potentiellement des moteurs pour la société. Ils peuvent nous apporter des contacts, des conseils. Tout est bon à prendre. Quand on démarche, ça passe toujours mieux quand on annonce qu’on appelle de la part d’un ami, d’un collègue, d’un proche. 50% du boulot est fait. Enfin, il y a les structures d’aide et les réseaux de créateurs qui sont également très importants. Des gens ayant déjà crée leur entreprise vont tout de suite se rendre compte qu’on a des choses à faire ensemble, ou qu’ils connaissent quelqu’un qui pourrait avoir besoin de nous.

 

Avoir le soutien de ses proches

Nous avons également eu le support de nos conjoints respectifs Thomas et moi. La création, c’est quelque chose qui prend une grande place. Il ne faut pas minimiser le rôle du conjoint à ce niveau. Les nôtres ne sont pas intervenus dans notre activité directement, mais ils ont joué un rôle au niveau psychologique et moral, c’était un gros point fort d’avoir leur soutien.

 

Apprendre à concilier vie professionnelle et vie privée

Il faut apprendre à concilier vie privée et vie professionnelle. C’est une grosse problématique. Moi, le conseil numéro 1 que j’ai donné à ma filleule* c’est de se préserver. Il faut se ménager, ne pas en faire trop. Au début, quand on s’est lancé, on n’avait pas de locaux, on travaillait chacun chez soi. C’était pénible. On avait tendance à ne plus mettre de limites entre la vie perso, la vie de famille et le travail. Dans la mesure du possible, l’idéal est de séparer les deux lieux. Si ce n’est pas possible, il faut essayer d’aménager un espace réservé à son activité pour pouvoir s’y plonger à 100% quand on y est, et pouvoir s’en extraire totalement quand on le souhaite.

*Catherine Verbrugge participe en tant que marraine au programme « Se former aux réalités de l’entrepreneuriat » mis en place par Initiatives Plurielles depuis 2007. A ce titre, elle accompagne une créatrice d’entreprise débutante.

 

Etre une femme : obstacle ou atout ?

Je ne sais pas si le fait d’être une femme a eu un impact dans mon parcours. Je pense qu’il y a des femmes qui ont tendance à moins valoriser leur travail. Mais finalement, on est peut-être mieux organisées, on peut gérer plein de choses en même temps. Je pense que c’est un atout finalement, même si le regard des autres n’est pas toujours facile, comme celui des financeurs. Si on prépare bien son projet les choses se passent bien. Le tout c’est l’image qu’on renvoie, ce n’est pas une tare d’être une femme ! Il est parfois arrivé qu’au téléphone, on me prenne pour la secrétaire de Thomas.

 

La journée type d’une femme entrepreneure

Je ne peux pas dire qu’il y ait une journée type ! C’est aussi ce qui fait que je continue à faire ce métier. Il n’y a pas de répétition. Il y a une grande liberté d’organisation et une diversité dans les activités. C’est quelque chose qui me plait. Il y a des jours où on est à Paris pour des RV clients, d’autres où on reste au bureau toute la journée et où on travaille avec l’équipe. Le lendemain, on passe la journée chez soi à garder ses enfants parce qu’on l’a prévu comme ça dans notre emploi du temps. C’est ça qui est génial dans le métier d’entrepreneur.

 

Les bons moments quand on est cheffe d’entreprise

Ce qu’on a envie de retenir, ce sont les bons moments. C’est quand on trouve un bon collaborateur, qu’on se dit qu’il est génial, qu’il bosse super bien, qu’il se sent bien dans la société. C’est aussi quand on a un client qui nous remercie, qui nous dit que tout s’est très bien passé, qu’on a de bons retours.

 

Les moments difficiles quand on est cheffe d’entreprise

Il y a aussi des moments de découragement. Il faut, dans ces moments là, savoir se reposer sur un associé. Nous, on a de la chance, on n’a jamais ces passages à vide en même temps ! Il faut aussi se recentrer sur ses valeurs. C’est important de fixer des valeurs quand on crée une société, pour y revenir si besoin. Il faut se demander si on n’a pas un coup de mou parce qu’on sort de ses valeurs de départ.

 

Les valeurs de Kumquats

Nous avons une valeur principale qui est : s’amuser dans le travail ! Ca peut sembler anecdotique mais ça nous a aidé à prendre plein de décisions, à faire des choix d’orientation, des choix de produits, de services. Est-ce qu’on va continuer à s’amuser dans ce qu’on fait si on embauche cette personne ? Si on propose ce service là ? Ce n’est pas facile de se poser des valeurs au départ, mais je trouve que c’est la base.

 

Faire preuve de prudence et avancer dans le respect de l’autre

Notre atout, notre point fort ça a été principalement notre prudence. Lorsqu’on s’est lancé, on se rendait bien compte que c’était un peu chaotique dans notre secteur. Nous avons donc été très prudents. En 8 ans, nous avons fait pas à pas notre chemin. Nous avons été réalistes aussi dans nos choix. Nous avons beaucoup d’éthique, d’humanité dans ce qu’on fait à la fois dans nos rapports avec nos clients et avec nos collaborateurs, même lorsque ça se passe mal. Nous avons été obligés de licencier des gens parce que ça n’allait pas et nous l’avons toujours fait dans le respect de la personne. Les gens qui passent par chez nous vont forcément passer ailleurs par la suite, donc on gagne toujours à être correct avec tout le monde.

 

Savoir rester ouvert

Il y a aussi notre ouverture par rapport à notre réseau. Il ne faut pas hésiter à étendre son réseau, à y passer du temps. Et il y a notre ouverture par rapport au marché. Dans notre secteur, la crise est plus liée au manque d’adaptation qu’à l’économie. La demande change à tous les niveaux. Donc il faut s’adapter. Il faut innover. On crée des nouveaux services, des nouveaux produits. C’est aussi ça qui est intéressant : la création, ce n’est pas juste au début, on crée en permanence, on est toujours à l’écoute de ce que veulent nos clients, de ce que font nos concurrents, etc. C’est une création permanente.

 

Se fixer des objectifs pour évoluer

Il faut se fixer des objectifs régulièrement : quel chiffre d’affaire je veux atteindre l’année prochaine ? Dans 3 ans est-ce que je veux être seule ou est-ce que je souhaite avoir des salariés ? Il n’y a pas de mauvaises ou de bonnes solutions mais il faut savoir anticiper. Se fixer un cadre à 3 ou 5 ans, c’est aussi déterminer clairement la façon d’atteindre ces objectifs. C’est comme de la navigation. Ca permet de diriger toutes les décisions qu’on va prendre par la suite.

 

La participation au programme de marrainage d’Initiatives Plurielles

Pourquoi suis-je devenues marraine au sein d’Initiatives Plurielles ? Pour la réciprocité. Nous avons été beaucoup aidés par le réseau des Ruches, par Entreprendre Nord, et maintenant, nous avons un besoin de réciprocité. Nous souhaitons nous même aider des gens qui viennent de créer. C’est pour renvoyer l’ascenseur et pour partager l’enthousiasme de la création également. C’est l’occasion d’échanger avec quelqu’un.

 

 

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C’est une société qui est très technique dans son activité et on travaille avec des gens qui bossent dans la communication. Nous n’avions pas envie de nous appeler « Catherine Verbrugge informatique », d’avoir ce genre de nom un peu austère. Nous aimons bien les choses exotiques, originales donc nous avons choisi le nom de ce fruit asiatique. Tout est bon dans le kumquat ! Ca nous correspondait bien. Les couleurs sont importantes : orange avec des feuilles vertes, ce sont des couleurs assez positives.

 

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Nous avons un métier qui est fortement orienté internet, donc nous avons mis tout de suite en ligne une page. Au niveau communication, c’est un peu compliqué parce qu’on ne peut donc pas mettre en avant nos références étant donné que nous travaillons pour des boites de com. En gros, pour utiliser la métaphore de la voiture : notre client va faire la carrosserie, l’habillage intérieur et la couverture des sièges et nous, on va faire le moteur. Et quand on voit une photo de voiture, ce n’est pas le moteur qu’on voit. C’est pour cela que nous ne mettons pas nos références sur notre site, parce que nous ne voulons pas envoyer de message ambigu. Ainsi, nous nous faisons surtout connaître par le réseau. Nous avons mis en place un compte twitter et un blog pour communiquer avec nos clients sur notre veille.

 

3Il s’est passé un an. On a eu l’idée début 2004, lors du dépôt de bilan de notre ancienne société. Thomas était déjà en poste dans une autre société. Nous avons discuté de cette opportunité et après, nous sommes allés voir des partenaires potentiels, nous avons parlé du local, etc.

 

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Il ne faut pas hésiter à aller voir les structures adéquates qui vous expliqueront comment monter un business plan, un plan de financement et qui vous orientent vers les bons financeurs.

 

 

5Fatiha Legzouli, co-directrice d’Initiatives Plurielles – Nous accompagnons des personnes qui ont ce questionnement là. Il y a là une double problématique : le métier et la posture de chef d’entreprise. De fait, on peut proposer – grâce à notre réseau d’entreprises, de marraines, etc.– d’aller faire ce qu’on appelle un stage de découverte via une évaluation en milieu de travail éventuellement. C’est le cas, par exemple, de personnes qui veulent se lancer dans la restauration parce qu’elles cuisinent bien mais qui ne connaissent pas la profession. On va les orienter vers un stage dans le secteur. Ainsi, elles vont prendre conscience de la réalité du métier. On va dans le concret, on propose aussi des mises en réseau.

 

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C’est le bouche à oreille qui fait tout. Dans le milieu de la communication, il y a beaucoup de turn over. Notre interlocuteur chez le client, ça va être le chef de projet par exemple. Il va rester 2 ans dans l’agence X et après il va aller dans l’agence Y. Donc si on s’entendait bien avec lui, il va nous ramener dans l’agence Y. On essaie de faire l’expérience client la plus positive possible. On met tout en place pour qu’il n’y ait pas de décalage dans les délais, on formule des demandes claires pour bien cerner ce que veut le client, on met beaucoup d’énergie là dedans pour qu’ils aient envie de revenir vers nous. C’est notre élément de différenciation par rapport aux autres. Au niveau du recrutement, on recherche des personnes passionnées par leur métier parce qu’on l’est aussi.

 

7Quand on a crée on a eu le droit à l’aide de pôle emploi  et l’ACCRE qui nous a permis de conserver nos allocations chômage pendant 18 mois. On se payait quand même déjà un peu. On n’a jamais vraiment éprouvé de difficultés financièrement. On avait cette sécurité. Après, la société était capable de subvenir à nos besoins.

 

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On est passé par les ruches d’entreprise. On les connaissait déjà parce que la société dans laquelle on travaillait avant était hébergée en Ruche. On peut bénéficier de bureaux là-bas. Ils nous en ont proposé un. Pendant 3 à 6 mois nous avons été hébergés à titre gratuit avant la création.

 

9On ne s’est pas positionné sur le même créneau. L’ancienne entreprise était une agence de com avec un pôle technique, un pôle graphique, un pôle rédactionnel. C’était nous le pôle technique et nous nous sommes rendus compte que c’était ce pôle qui facturait le plus. Les autres agences venaient nous voir pour faire du développement alors nous avons décidé de ne faire que ça au final.

 

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Pour crée en général, ce n’est pas indispensable d’avoir un associé. Là, en l’occurrence, nous étions complémentaires sur notre activité, donc ça a beaucoup enrichi Kumquats que nous soyons à deux pour créer. De même pour le réseau. C’est plus pratique ! Cela dit, ce n’est pas absolument indispensable je le répète. C’est une aide. J’ai vu aussi beaucoup de personnes qui créaient à deux et qui se retrouvaient seules au bout de 6 mois parce que ça ne collait pas, parce que les valeurs n’avaient pas été posées au départ. Il faut bien se mettre d’accord sur ce qu’on veut faire et sur les conditions à mettre en œuvre. Il ne faut pas hésiter à écrire les choses. Nous, c’est ce qu’on a fait, un pacte d’associés.

 

 

11Je n’ai pas un entourage d’entrepreneurs donc l’idée ne m’a pas été soufflée. Par contre, j’ai fait un IUP MIAGE (Méthodes Informatiques Appliquées à la Gestion de l’Entreprise) à Lille 1, et dans cette formation il y a un module consacré à l’aide à la création d’entreprise. Nous avions un intervenant qui était le patron d’une agence de com et il nous a sensibilisés à la créationd’entreprise. Nous avons eu des cours de gestion, de compta. Donc à la sortie de formation, nous avions acquis une double compétence. Certains enseignements m’ont bien servis pour la création.

 

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En fait, nous n’étions pas sur l’international au démarrage. Nous n’avons pas fait ce genre d’études à l’époque. Dans le Nord, nous avions trouvé pas mal de contacts, de réponses à nos questions. Au début, on visait la région et Paris. Maintenant on vise aussi la Belgique, l’Allemagne, nous avons des contacts au Canada. C’est progressif.

 

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