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Compte rendu des visites et échanges
19 décembre 2011

Visite et rencontre chez Cho Nature...

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LA VIDEO

 

Béatrice-Dubois

Béatrice Dubois, créatrice et gérante de Cho Nature, ouvre les portes du laboratoire de sa société de cosmétiques bio pour échanger avec le public sur les différentes facettes de son expérience d’entrepreneure… Plus d’une  vingtaine de femmes assistent à la visite.

 

le parcours de Beatrice, gérante de Cho Nature

 

Le parcours professionnel avant de créer…

Je ne suis pas une autodidacte : j’ai fait une thèse en gestion que je n’ai pas soutenue. J’ai travaillé dans le conseil aux entreprises en difficulté pendant 7 ans. Ensuite je suis devenue directeur financier dans un grand groupe. J’étais la première femme en comité de direction d’un groupe de distribution en France. J’y suis restée quelques années, je suis passée de la direction financière à la direction des flux. Je me suis occupée d’informatique, de logistique, de ressources humaines.

 

Une solide expérience dans la création d’entreprise…

Je suis une récidiviste de la création d’entreprise ! Après avoir quitté mon emploi salarié, je me suis dit : c’est bien d’avoir de l’argent, c’est bien d’avoir des idées, mais le plus important pour moi, c’est l’humain à mettre au cœur de l’entreprise. Donc j’ai crée ma société de conseil en Ressources Humaines et j’y ai travaillé pendant une dizaine d’années.

 

Des remises en questions difficiles mais nécessaires…

Suite à la catastrophe du 11 septembre 2011 j’ai perdu 60% de mon chiffre d’affaires parce que je travaillais beaucoup sur Paris et particulièrement sur Roissy. Parallèlement, les charges étaient là, il fallait les assumer. Ca m’a mis un coup au moral. J’avais crée ma boîte 10 ans auparavant, je me disais que ça se passait bien. Je pensais avoir bâtie une maison de pierre mais en fait, c’était une maison de paille et à la moindre tempête, tout est parti ! Là, je me suis dit : j’arrête, je fais autre chose. Je suis partie et j’ai trouvé un emploi comme DRH internationale dans un grand groupe de prêt-à-porter  de la région. Mais je ne voulais pas y rester. J’avais prévenue mes patrons. Je voulais monter ma boîte, je n’étais décidément pas faite pour être salariée.

 

La naissance de l’idée…

Lors d’un voyage à New York – et je vous encourage vraiment à vous confronter à d’autres cultures parce que c’est ainsi que les idées arrivent – je suis rentrée dans une boutique de cosmétiques dans le quartier de SoHo. J’étais avec des collègues. Quand je suis sortie, ils m’ont dit : ton visage a changé! L’idée était venue à ce moment là. C’était en août 2006. Je suis sortie en me disant qu’il y avait quelque chose à faire. De son côté, mon mari chimiste, la cinquantaine, avait été débarqué par sa boîte. En rentrant je lui ai exposé mon idée, je lui ai demandé ce qu’il en pensait.

 

Le financement de la société…

Nous avions tellement bossé auparavant mon mari et moi que nous avions de l’argent pour monter ce projet. Pour démarrer une entreprise comme la nôtre il faut tout de même plusieurs centaines de milliers d’euros. Nous avions deux maisons et nous en avons sacrifié une. C’est un choix de couple, pour cela il faut que votre mari vous suive. Personnellement, ça ne me faisait pas peur. A ce niveau, j’avoue que mes enfants ont été géniaux. Ils nous ont encouragé et nous ont incités à foncer.

 

Le lancement du projet, des premiers pas difficiles…

En 1er janvier 2008, nous étions à 100% sur ce projet. La société a été créée en mars 2009, et les produits sont sortis en septembre. Vous voyez, ça prend du temps ! Au début, nous sommes partis sur de la vente à domicile. Tout le monde disait que c’était génial et je pensais que ce serait pas mal mais nous avons vite revu notre stratégie de distribution. Notre produit est trop beau, trop cher pour être commercialisé de cette façon.

 

Des recentrages nécessaires pour faire décoller l’activité…

En 2010, des instituts de beauté sont venus nous voir. Ils avaient aimé nos produits. Pour eux, nous avions toutes les qualités d’une marque professionnelle. Donc nous avons recentrée notre activité très vite. En septembre 2010, nous avons décroché le Soleil d’Or à Lille, nous étions la première marque bio à vendre au Soleil d’Or. De là, nous avons élargi la gamme : produits cabine, développement de protocoles de soin du visage, de soin du corps. Depuis quelques mois maintenant, nous avons tout ce qu’il faut !

 

Les galères de la créatrice d’entreprise…

J’ai galéré pendant des mois, il y avait des moments où j’étais en train de jeter l’éponge parce que c’était lent à démarrer, et d’un seul coup il y a un truc qui se passe et le succès appelle le succès. Par exemple, hier j’ai été contactée par une chaîne de télé qui m’a indiqué que notre produit avait été élu parmi les trois meilleurs produits de l’année pour les femmes de plus de 50 ans, et cela par un groupe complètement indépendant qui s’appelle l’observatoire des cosmétiques. C’est un sacré booster !

 

…Et le plaisir de la réussite !

Une bloggeuse parisienne, Sonia, a découvert à Saint-Germain-en-Laye dans une des rares boutiques bio, un de nos produits. Elle avait essayé le soin contour de l’œil, elle avait beaucoup apprécié et elle a donc écrit un article dessus sur son blog. En trois semaines de temps, nous avons vendu 300 flacons. C’était inimaginable ! Ca a fait un gros buzz. La création, c’est vraiment une aventure : il y a des nuits blanches, des moments de doute, mais aussi des grands moments d’enthousiasme.

 

Des aléas qui boostent l’activité

Hier soir en me couchant je me suis dit qu’il se produisait quelque chose, une bifurcation. La bloggeuse, je ne la connaissais pas, cela ne m’a rien couté alors que dès fois, on peut mettre de grosses sommes dans une publicité dans un magasine populaire et ça ne rapporte presque rien. Ca, vous ne le maitrisez pas et dans les écoles de commerce on ne nous apprend pas ce genre chose.

 

Savoir s’entourer pour se développer

C’est important de bien s’entourer. On n’est jamais bon dans tout, c’est impossible! Quand on a un projet, il ne fait pas hésiter à en parler autour de soi. Moi, c’est ce que j’ai fait. J’en ai parlé très tôt à mes ami(e)s proches. L’une d’entre elle m’a mis en contact avec un des spécialistes mondiaux dans les huiles essentielles. Nous l’avons rencontré et il nous a suivis. Aujourd’hui, nos produits commencent à être connus en partie parce que nous utilisons des huiles essentielles de grande qualité.

 

La conciliation entre le rôle de mère et celui d’entrepreneure

Je suis une maman aussi. Mes enfants sont grands, par contre lors de ma première entreprise mon fils avait 3 ans et ma fille 5 ans. Mon bureau était accolé à ma maison. Cela me permettait, tout en étant indépendante, d’être près d’eux. Très tôt je leur ai appris certaines règles : quand le bureau de maman est fermé, on ne rentre pas, ça veut dire que maman est occupée et ne veut pas être dérangée. S’il y a une urgence, mon téléphone est à disposition. Je leur ai attribué une sonnerie spéciale. Le message que je leur ai toujours transmis c’est qu’ils étaient mes priorités, même si je travaillais beaucoup. Il ne fallait pas qu’ils hésitent à me déranger.

 

Ses enfants, sa plus belle réussite

J’en ai reparlé avec eux, de ces années folles de carrière professionnelle, je leur ai demandé ce qu’ils en pensaient, s’il y avait des choses qui leur avaient manquées et ma fille m’a dit une fois qu’elle aurait aimé que je sois plus présente à certains moments mais elle a ajouté qu’elle s’en était remise et qu’elle allait très bien. Qu’elle était fière de ce que j’avais accompli. Vraiment, je suis une maman heureuse et j’ai une très belle relation avec mes enfants. C’est ma plus belle réussite.

 

Les différentes tâches d’une créatrice d’entreprise

Qu’est-ce que je fais ? Beaucoup de gestion, du juridique, de la communication aussi. Nous sommes une petite boîte, nous n’avons pas de gros moyens alors nous essayons de trouver des astuces pour être innovants. Je passe du temps à développer du réseau : il m’arrive le soir d’être à des cocktails, des soirées sur Paris ou autres parce que je dois rencontrer des décideurs dans la cosmétique. Je manage aussi. Nous n’avons pas beaucoup de personnel mais il faut le faire ! Et enfin, je passe énormément de temps avec mes clients mais pas encore suffisamment selon moi. C’est tellement difficile de conquérir un client qu’il faut tout faire pour éviter de le perdre.

 

Un quotidien qui exclue la routine

Mon quotidien est extrêmement varié. Je n’ai pas une journée qui ressemble à une autre. Parfois, la veille je change tout mon programme pour le lendemain. Par exemple, ce lundi j’ai décidé d’aller à Paris pour aller livrer une cliente le mardi alors que ce n’était pas prévu le matin même : je suis partie à 8h du matin je suis rentrée à 21h. J’ai dû déplacer les RDV que j’avais avec des fournisseurs le mardi. L’urgence c’est le chiffre, les clientes je ne les fait pas attendre !

 

Les motivations de Béatrice Dubois

Les gens me demandent parfois : mais après quoi tu cours ? Je leur réponds : juste le plaisir ! Et le plaisir fait partie des valeurs de la société CHO Nature. Nous avons comme valeurs : respect, confiance, plaisir et être soi, ne pas jouer à être quelqu’un d’autre. Quand vous êtes dans le plaisir, vous n’avez pas de fatigue. Vous pouvez travailler jusqu’à 10h, 12h par jour !

 

les-echanges-avec-un-public

 

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1ter

Non, ce n’est pas un avantage, au contraire. La majorité des chefs d’entreprise sont autodidactes, sauf bien sûr dans des activités qui vont faire appel à des technologies de pointe. Ca commence à bouger un peu parce que les gens font globalement de plus en plus d’études.

 

2ter

Minimum 10h de travail par jour, il faut vous le dire. Moi je ne démarre pas tôt le matin mais je travaille tard le soir. Je ne sais jamais à quelle heure ça va se terminer. Au plus tôt c’est 19h, 19h30.

 

       3ter

Oui, bien sûr. Parce que tout ne démarre pas si vite. J’avais fait un business plan au minimum, et la réalité était encore pire ! Je suis dans un domaine compliqué, je suis dans une création de marque. Quand j’étais dans le service, c’était différent. Mon activité avait démarré très vite. Je n’avais que très peu d’investissements donc la donne n’est pas la même. Pour notre société actuelle, nous avons dû investir dans les machines, les produits, les conditionnements.

4-ter

Non. Je suis une gestionnaire pure ! Celui qui s’occupe du produit, c’est mon mari. La science c’est lui, moi j’ai mis en œuvre la musique, j’ai fait l’harmonie.  Comment arrive-t-on à créer une boîte de cosmétiques quand on n’est pas esthéticienne ? Par passion ! Il y a deux mots qui me définissent bien : passion et liberté.

 

  5-ter

Oui. Si j’avais été seule avec cette idée là, j’aurais fait un produit plus banal. Et si lui avait été seul avec son génie, il n’aurait pas pu le faire sans mon expérience et mes compétences.

 

6-ter

Ma première expérience de création d’entreprise qui était une réussite, j’étais seule. Quant à cette dernière création, Je ne sais pas. On ne s’est jamais posé la question mon mari et moi. On se connaît depuis 30 ans. Professionnellement, il y a une grande confiance. Il ne m’a jamais dit : « je ne suis pas d’accord » et réciproquement. Ca a toujours été : « est-ce que tu penses que c’est la bonne solution ? » Notre relation repose sur ces bases là.

 

7-ter

Pour mon mari, c’est une première création. Il n’a pas l’expérience que je peux avoir donc les choses ont sans doute été plus difficiles pour lui que pour moi au démarrage. Mais il ne regrette pas parce qu’il s’épanouit complètement. Il adore faire ses recherches sur le développement des produits.

 

8-ter

Non, ce n’est pas son truc, ce n’est pas un homme qui aime le risque. Et heureusement, parce que si on était deux à vouloir foncer, ce serait vite insupportable ! Il m’a suivi parce qu’il était usé de ces grands groupes qui vous jettent à 50 ans.

 

9ter

Oui, mais pas dans l’immédiat. Le problème c’est que parfois le travail effectué n’est pas à la hauteur du chiffre d’affaires, surtout dans la phase de démarrage ! Moi je travaille entre 60 et 70h par semaine. C’est un minimum. Je ne peux pas faire autrement. Mais quand vous aimez quelque chose, ce n’est pas une contrainte.

 

10-ter

Moi, je suis une intuitive ! J’ai tout de même fait une étude de concurrence, des études de volume, etc. J’ai passé du temps à analyser mes concurrents, à regarder quelle était ma cible. Il faut être réaliste et avoir les pieds sur terre.

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